« Sirius Black s’est échappé d’Azkaban », tel avait été le titre qui mit le feu aux poudres. Car, en même temps que croupissait l’illustre serviteur du Seigneur des Ténèbres, c’étaient les craintes et les suspicions qui étaient mises de côté. Mais en s’évadant, Sirius Black avait fait sursauter le monde et briser bien des chaînes…
Tout avait commencé tard dans la nuit. Fudge finissait sa visite à Azkaban, escorté par six Aurors et autant de Patronus ainsi que de trois Détraqueurs. Son visage était livide, mais il se décomposa plus encore lorsqu’il vit Sirius Black. A n’en pas douter ses jours étaient compté. Mais même avec cela, Fudge ne trouvait aucune raison de retrouver le sourire. Il regardait l’homme attendre la mort, affalé contre un mur de pierre de sa geôle. Puis il lâcha un soupir, pour tourner les talons et abréger sa visite.

A Londres, tout était plus calme. Il n’y avait pas de Détraqueurs ni d’escorte et l’on n’entendait pas le bruit sourd des vagues s’écrasant contre Azkaban. Allongé sur son lit, Fudge cherchait le sommeil. Mais un hibou vint troubler sa sérénité. Il s’agissait d’une missive du Directeur du Département de la Justice Magique, Amélia Bones. Celle-ci avait griffonné à la hâte sur un parchemin les mots suivants : Sirius Black, évadé. Le Ministre eu du mal à saisir ces mots. L’homme n’avait-il pas semblé être entre la vie et la mort le soir même ? Il devait y avoir une erreur. Alors, sans même parler et tout en sentant son estomac se contracter, il contacta Amélia Bones, au moyen de la Poudre de Cheminette.

Puis tout s’accéléra d’avantage. Une horde de reporters harcelait les services du Ministère de la Magie, alors même que les informations arrivaient au compte goutte. Cornelius Fudge ne savait où donner de la tête. Il prit nombre de mesure, beaucoup furent décriées. Ainsi, on ne le remercia pas d’avoir contacté le Premier Ministre Moldu, on ne souri pas à l’annonce des mesures restrictives appliquées sans attendre. Enfin, on craignait que le monde ne s’effondre.

Car il avait été sous-entendu que Black n’avait pu s’évader de lui-seul. On supposait une aide extérieure. Sitôt l’idée lâchée qu’un univers de suspicion s’ancra. Chacun suspectait son prochain. Et un petit détail sans importance devenait maintenant un motif de crainte et de délation. La terreur s’installait à mesure que les dénonciations s’intensifiait. Et la Grande-Bretagne Magique fut rapidement parcourue de ressentiments, de vengeance et de suspicions. Personne ne restait sur le côté, tout le monde enquêtait, traquait et menaçait. C’était une guerre psychologique dans laquelle tous les innocents s’entretuaient alors que Sirius Black courrait toujours. Et les messages d’unité et d’espoirs se noyaient sous les divisons et les ressentiments. Et pas un sorcier ne pouvait s’empêcher de se répéter inlassablement les Cinq :

« 1. Les sorciers de premier cycle ne peuvent circuler dans la rue à partir de 19h30.
2. Des Détraqueurs seront postés en des lieux stratégiques afin d'aider à la capture de Sirius Black.
3. Les Aurors et la Police Magique auront libre accès aux propriétés privées, aux biens et aux documents des particuliers et professionnels.
4. Toute information conduisant à la capture de Sirius Black sera récompensée de 10.000 Gallions.
5. Tout comportement suspect devra être signalé. »